La presse informe, le magazine municipal lui communique. Personne n'est dupe de cette différence, enfin… Jusqu'à présent on pouvait s'agacer de temps à autre au détour d'un article, parce qu'il ne représentait aucun enjeu majeur, qu'un élément soit enjolivé. Cette fois-ci, pour qui l'a lu, la cérémonie des César à côté des Halles, c'est de la roupie de sansonnet.
Deux fois les vœux, c'est une fois de trop. Même si le Dz n'est arrivé que pour le nouvel an chinois, nul n'est besoin de nous rabâcher le même propos. C'est à croire que la ville vient de gagner un prix. Ce n'est pas le cas. Le couplet reste le même depuis 5 ans maintenant : les impôts n'augmentent pas parce que le budget est maîtrisé et contenu. La belle affaire !
Alors, enthousiasmons-nous à lire de bonnes nouvelles. Car, la ritournelle du "Tout va très bien, Madame la marquise" refait surface. Donc passons sur les vœux que vous avez pu apprécier à leur juste valeur et venons en au nœud gordien du problème : les halles. Ce texte est tellement dithyrambique qu'il mérite une exégèse, voire un prix. Pas le Pulitzer, non plus. Faut pas déconner.
Du commerce, mais pas que...
Notons que les futures halles ont pour assise les activités culturelles et le commerce, c'est écrit dans cet ordre. Si vous vous dites que vous venez de toucher le résultat de la course dans le désordre, moi aussi. Ensuite, relevons que le bâtiment "exhale toujours l'odeur des fruits et légumes, des crêpes et du poisson". Là, soulagement : ce n'est pas l'odeur du rance ou des poubelles. Bon point !
Continuons pour y lire "pourtant aujourd'hui, les clameurs des échoppes résonnent un peu trop dans un espace devenu surdimensionné". Exhaler, passe encore. Mais clameur, vu la baisse de trafic devant les commerces, n'est-ce pas un peu trop ? Cependant la suite du texte viendra calmer la vague de hourras : "L'éclairage chiche, les murs décrépis et l'humidité des lieux ne sont pas à la mesure de l'accueil chaleureux que les commerçants perpétuent derrière leurs stands colorés".
Là, d'aucuns se diront que soit le rédacteur de l'article, réponse A : s'est laissé porter par son lyrisme, ou réponse B : avait fumé la moquette. Les Sardines ont opté pour une réponse C : les deux. Mais déjà arrive une première conclusion : "Premier constat de la municipalité : Douarnenez détient un espace de marché idéalement situé mais bien mal exploité". Si l'on paye des audits et autres études pour arriver à une telle conclusion, il est temps que j'ouvre mon cabinet d'expertise.
De l'importance de la culture, et aussi...
L'exigence culturelle est le deuxième point abordé. Passons sur les bonnes conditions recherchées pour avoir une bonne programmation. Que cela soit dit : "rien n'a été laissé au hasard, plusieurs cabinets spécialisés sont intervenus […] avant de valider à 100% de projet de restructuration…" Ouf ! Nous pouvons souffler. S'ils avaient dit non, que se passait-il ?
Le budget reste sous surveillance, nous dit-on. Qu'importe ! "Mieux qu'une salle de spectacle, les Halles, dans leur nouvelle vie, s'offrent le luxe (sic) d'un pôle culturel à vocation multiple." Alors, si c'est du luxe, c'est que le coût ne serait pas forcément si peu onéreux qu'on veut bien nous le dire ? 4,270 millions d'euros hors taxe actuellement. Ce à quoi il faudra certainement ajouter 10% de rallonge.
Mais puisqu'on nous promet monts et merveilles et qu'il n'est jamais interdit de rêver, laissons nous bercer par quelques douces formules toujours insérées dans cet article comme : "ainsi repensé, le bâtiment des Halles offre des perspectives plutôt réjouissantes", ou encore : "ce nouvel équipement sera mis à la disposition du monde associatif, économique, […] grandissant l'image et la notoriété de Douarnenez". Il y a tant de lyrisme et d'envolées tout au long du papier que l'on voudrait y croire.
Reste le calendrier. Entre le dépôt de permis et l'appel d'offre, celui que nous donne la mairie nous mène déjà… jusqu'à l'été 2014. Pour ceux qui ne l'auraient pas constaté, nous sommes déjà après les prochaines élections municipales. Ce grand projet à peine né pourrait en cas d'alternance retourner dormir dans ses cartons, aux archives. Enfin, sur une étagère quelconque puisqu'il n'y a plus d'archiviste…
Thomas Rocher.
Pourquoi dépenser tant d'énergie pour quelque chose qui ne se fera pas.
RépondreSupprimerFinancièrement pas possible pour la ville.
Techniquement irréalisable.
Comme la minitransat n'à pas de sponsor ( que des fonds publiques ),on pourrait repeindre les 6.50 en gris bateau de guerre,une bonne bande de fayots en retraite comme skippers avec des tricots armor-lux ,cà aurait de la gueule non?.
RépondreSupprimerno comment désabusé
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