Un conseil municipal de gestion

L'année 2013 ne s'est pas ouverte sous les meilleurs auspices pour la majorité municipale à Douarnenez, ni pour la ville dans son ensemble d'ailleurs. La séance a débuté par une minute de silence en souvenir de Jean-Claude Dubourg, ancien maire de Douarnenez (1967/1971), disparu en janvier dernier. Cette minute de silence était aussi en mémoire d'Yvon Cariou. Le directeur général des services de la ville a mis fin à ses jours le 5 février.

"Avec sa disparition, la ville a perdu un précieux collaborateur, doté du sens du service public. Yvon était aussi un ami précieux pour beaucoup d'entre-nous", a rappelé Philippe Paul. Une disparition qui marque les esprits tant dans les services que chez les élus. L'ambiance est au recueillement. Après ce moment de souvenir, le sénateur-maire reprendra la parole : "En sa mémoire, je souhaite un conseil sans éclats, sans querelles". Et ce fût le cas. Il aura fallu deux heures et demie pour boucler les 35 dossiers inscrits à l'ordre du jour.

Majorité et opposition n'ont pas la même "culture"

La très grande majorité des dossiers, tout secteur confondu, passera à l'unanimité. Parmi les dossiers qui ont suscité un peu de controverse, citons celui des subventions aux associations culturelles. Geneviève Fréour s'arrêtera sur le manque de traitement équitable entre les dossiers examinés en commission en octobre et ceux passé en revue en janvier. La conseillère d'opposition soulignera aussi la baisse des crédits aux associations depuis 2008, en recul de 16%.

Claudine Brossard, conseillère déléguée à la culture, après avoir expliqué la différence de traitement des dossiers entre intérêt général et intérêt local, tance alors Geneviève Fréour : "vous vous réservez en commission pour mieux préparer vos interventions en conseil". Elle poursuit : "Quelques associations avaient un beau bas de laine. Ces années là, il n'y avait pas de largesses forcément, mais des automatismes". 

"Quel projet ?"

Autre dossier qui ne sera pas porté aux nues, celui du P.E.L., à savoir le projet éducatif local. Porté par Christelle Huon, conseillère déléguée à l'enfance, la jeunesse et à la famille, ne trouvera pas grâce aux yeux des conseillers socialistes. Tangi Youinou dans son intervention (lire ci-dessous) détaillera les arguments qui motiveront l'abstention des socialistes. Pour lui, les éléments présentés existent déjà, pour l'essentiel d'entre-eux. Le PEL ne porte pas de vision éducative, dira en bloc l'opposition.

Les dossiers de subventions à l'OGEC, et plus particulièrement celui des subventions à caractère sociale, seront l'occasion de discussions. Comme à chaque fois, la gauche s'interrogera sur le réel caractère social de ces aides destinées aux repas, qui sont redistribuées de manière globale et non avec un traitement au cas par cas, suivant les revenus des familles. Une discussion qui ne s'éternisera pas, la majorité faisant valoir que les allocations familiales font aussi abstraction des revenus des foyers.

Réforme des rythmes scolaires : un gouffre

Ce dernier dossier sera l'occasion pour l'opposition de s'étonner qu'aucune délibération sur les rythmes scolaires (appelés à être réformés à compter de la rentrée de septembre, ndr) ne soit inscrite à l'ordre du jour. Philippe Paul indique alors, qu'au bas mot, la mise en place reviendrait à 150 000 euros au minimum. Tangi Youinou le reprend alors : "il n'y a pas de diagnostic, pas d'orientation, pas de projet". Le sénateur-maire rebondit : "Si l'on devait dire oui à tout, il faudrait augmenter les impôts de 40%. Au moins, au moins…"

Passent les dossiers. Elisabeth Hascoët, conseillère d'Europe Écologie – Les Verts marque un temps d'arrêt sur les conventions entre la ville et les associations nautiques penn sardin. Pour elle, "il y a trois poids, trois mesures" dans le traitement fait entre la SRD, le Winches Club et Douarnenez voile. Erwan Le Floch (adjoint aux finances), tout en revenant notamment sur Douarnenez voile, fera simplement valoir que les conventions ont été négociées et validées.

Au gré de dossiers sur l'échange de terrains, la demande de classement de Douarnenez en "station classée de tourisme", le conseil arrivera à son terme. Dès l'ouverture, l'ADAPA s'était vue accorder sa garantie d'emprunt, avant son imminent déménagement. Prochain rendez-vous, le vendredi 29 mars à 20h00, salle du conseil.

Thomas Rocher. 

Pour la petite histoire

Au plus grand étonnement des autres conseillers, toutes tendances confondues, Elisabeth Hascoët a voté contre l'achat par la ville d'un véhicule électrique, à l'occasion d'une demande de subvention pour ce faire auprès du Conseil régional. Le motif ? Rien d'écologique dans un véhicule électrique. L'énergie électrique est issue du nucléaire, la filière de recyclage des batteries n'est pas au point. L'empreinte carbone a encore long feu à faire…

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P.E.L. – L'intervention de Tangi Youinou – PS

"Les mots me manquent… Le 19 juillet 2010, vous nous promettiez de nous transmettre rapidement un diagnostic éducatif, car annoncé comme réalisé en bonne et due forme selon vos propres mots ; ce diagnostic devait être le socle sur lequel s’appuyer pour élaborer un projet éducatif local (PEL). 31 mois plus tard, nous recevons ce document de 14 pages. 

9 de ces pages nous rappellent un certain nombre de données démographiques, et nous présentent les services et équipements existants sur la ville. 4 autres pages correspondent à une liste d’actions. Il serait d’ailleurs instructif d’y noter la date de lancement de ces actions éducatives, pour indiquer en toute transparence celles que vous avez initiées de votre propre chef depuis 5 ans.

9 pages de données pratiques, 4 pages d’une liste d’actions ; reste donc une seule et unique page pour donner sens à votre projet éducatif. La lecture et la relecture de cette page nous laissent perplexes. Car nous n’y apprenons rien. Vous y évoquez juste ce que pourrait être votre PEL, sans plus de précisions, avouant par là même qu’il n’existe pas aujourd’hui et que le document soumis au vote de ce soir n’est qu’une compilation de données statistiques et d’actions diverses, menées pour la plupart d’entre elles depuis de nombreuses années.

Diagnostic, orientations, objectifs et actions : un PEL devrait être construit sur un schéma de ce type. Force est de constater que votre document ne répond pas à cette attente. Sans doute qu’en matière éducative vous fallait-il présenter quelque chose à la hâte, à un an de la fin de votre mandat… Nous aurions trouvé plus intéressant et sérieux d’y travailler ensemble dès 2008 !

Car un PEL dit ce que les acteurs locaux envisagent pour assurer collectivement leurs responsabilités et accompagner des générations successives d’enfants jusqu’à l’âge adulte. Il dit par conséquent aussi quels adultes ces acteurs locaux espèrent former. Le PEL permet à tous les partenaires éducatifs de fixer des objectifs communs, de s’approprier une culture et un langage partagés. Le PEL est en effet une démarche qui doit permettre une relecture de l’ensemble du champ éducatif, du diagnostic aux actions elles-mêmes, pour produire collectivement du sens, dans un contexte donné et sur un territoire donné.

Comme nous venons de vous le dire, ce document est très loin de répondre à ces objectifs. C’est une réelle déception pour nous. 

Parce qu’il ne s’agit pas d’un PEL, le vote que vous proposez nous semble de fait sans objet. Nous n’y participerons donc pas."