CCPDz. La revanche des culottes courtes

A Douarnenez, au sein de la municipalité douarneniste, c'est un peu la guerre des boutons. Si, si. Petites bagarres rangées et querelles picrocholines rythment les réunions de l'assemblée. L'ambiance, un peu potache par instants, se tend au rythme des dossiers qui défilent et des sujets abordés. Parfois aussi, tout cela entraîne quelques dérapages. Et sur "l'important dossier" de la sixième vice-présidence de la communauté de communes, on n'y a pas échappé. Mais maintenant, le sujet est enterré. Les communes rurales ont dit non.

"Un désaveu cinglant", c'est la formule choisie par l'ancien président de la CCPDz. Ce que les élus douarnenistes ont oublié de faire, après le remaniement imposé de l'équipe communautaire après l'éviction des "frondeurs", c'est d'en reprendre la présidence. La grande commune de Douarnenez laissait le champ libre aux communes rurales.

Perdu d'avance ?
Ce vide, Philippe Paul comptait alors le combler, se laissant convaincre par Jos Le Gall, premier adjoint de Douarnenez, que le seul dossier de l'économie était celui qu'il fallait piloter. Lors du dernier conseil, perclus de certitudes, ils amenèrent le dossier devant les élus. Douarnenez, forte de sa faible majorité, voterait "oui" à la sixième vice-présidence.

Les communes du Pays de Douarnenez (pays, notion oubliée dans l'acronyme de la communauté de communes et que les sardines se font un plaisir d'ajouter) a besoin de ce vice-président expliquera Jos Le Gall pendant le dernier conseil. Et parce qu'il se veut un peu donneur de leçons, le premier adjoint n'hésitera pas, pendant le conseil, à renvoyer William Boulic sur les bancs du collège. 

Le désamour
"Je peux te poser une question Billy ?". Déjà, William Boulic avait froncé des sourcils à entendre ce diminutif. Le tutoiement n'était plus de mise, l'emploi de surnom encore moins. William Boulic en fera part à Jos Le Gall. Le même Jos Le Gall qui dira quelques instants après au conseiller municipal : "Je t'ai connu en culottes courtes". Formules et échanges d'une importance tellement "immense" dans le débat.

Dans un nouveau moment d'agacement, le même premier adjoint, est passé à la discussion sur la cellule de revitalisation avec laquelle il comptait étrier William Boulic au prétexte qu'elle n'avait rien apportée. Il avait été renvoyé dans les cordes. L'argument était sans appel : "Elle n'a pas fonctionné. Oui, il y avait eu un recrutement. C'était une erreur de casting que le maire aurait pu nous éviter", avait répliqué le chef de l'opposition de droite.

Avait suivi alors le débat sur le directeur général des services, François Doublet. Présenté comme l'acolyte de William Boulic du temps où il était encore président de l'établissement public de coopération intercommunale. Un qualificatif qui avait fait siffler les oreilles de toute l'opposition. Tangi Youinou avait alors répliqué : "j'espère que vous n'allez pas élire une personne qui tient de tels propos envers le directeur d'une collectivité".

Pas besoin
Les élus des communes rurales n'ont pas du apprécier, non plus. Déjà Le Juch et Pouldergat avaient voté contre cette sixième vice-présidence. Kerlaz a suivi dans le "non". Plus qu'en désaveu de Rémi Bernard, nouveau président de la com-com, c'est celui du sénateur-maire qui se profile. Une proposition que Monique Prévost avait aussi démontée lors du conseil douarneniste. "Il y a déjà une commission économique à la communauté, pas besoin d'un sixième vice-président."

"C'est à se demander si Philippe Paul se rend compte de ce qui se passe et pilote réellement quelque chose", m'indiquait hier l'ancien premier adjoint. Déjà, lors du conseil, il avait tancé l'édile sur les sujets économiques. "Vous ne savez pas de quoi vous parlez. Vous n'étiez pas là. Vous ne connaissez pas les dossiers." Les jeux étaient déjà faits. Celui qui s'était fait reprocher le cumul de mandats par l'élue verte Elisabeth Hascoët ne sera pas vice-président. Une nouvelle pierre dans le jardin de la majorité municipale.

Thomas Rocher.