Nous continuons notre tour d'horizon des réactions politiques à l'issue du premier tour.
Monique Prévost, ancienne maire de Douarnenez et conseillère municipale d'opposition nous livre sa vision des législatives, et même plus.
Monique Prévost, ancienne maire de Douarnenez et conseillère municipale d'opposition nous livre sa vision des législatives, et même plus.
Ne pas négliger les abstentions
Monique Prévost, conseillère municipale divers gauche -Douarnenez
Le score obtenu par les candidats de gauche à Douarnenez est satisfaisant : Annick Le Loch devance largement celui qui était présenté comme son challenger et Françoise Pencalet-Kérivel a réussi sur la ville un pourcentage de voix qui est le double de celui qu’elle a eu sur l’ensemble de la circonscription. Son score à Dz montre qu’elle représente la deuxième force de Gauche. Il faudra en tenir compte pour les prochaines élections municipales, car tous ces électeurs de gauche, majoritaires sur la ville, ne comprendraient pas, après le mandat calamiteux qui se termine, que la droite reste à la tête de la municipalité.
Le vote utile a joué, si l’on compare le résultat de dimanche à celui des Présidentielles, mais 2 critères sont inquiétants :
• L’importance des abstentions, signe peut-être que les Français doutent de la capacité de leurs élus à améliorer leur vie ? Le calendrier (les législatives après les présidentielles) et le mode de scrutin (absence de proportionnelle) donnent l’impression aux électeurs que tout est joué d’avance et minimisent le rôle déterminant des élections législatives : c’est la majorité de l’Assemblée Nationale qui détermine le gouvernement et donc les choix politiques !
• Le score obtenu par la candidate du FN que personne ne connaît à Dz, ce qui est un phénomène habituel par temps de crise. Elle réalise un score de 6,1% sur la circonscription, sans avoir mené campagne ! On peut donc en conclure que c’est un vote idéologique, il est surtout important dans les zones rurales et périurbaines mais pas dans les zones urbaines. Il convient de s’interroger sur les difficultés rencontrées par ces électeurs pour comprendre les raisons de leur choix.
L’enjeu pour la nouvelle majorité, dont nous espérons qu'Annick Le Loch fera partie, est donc capital : la politique d’austérité appliquée en Grèce a prouvé ses effets catastrophiques. Il faut prendre exemple sur d’autres pays qui ont choisi des solutions compatibles avec la vie de leurs habitants : l’Islande, l’Argentine… La dette illégitime de l’Etat n’est pas celle de la population, il faut refuser de la payer et la renvoyer à ses responsables : la finance. Il faut agir pour que la Banque Centrale Européenne prête directement aux États plutôt qu'ils recourent au marchés financiers.
Un échec des politiques à venir (refus d'augmenter les dépenses publiques, respect de la «règle d’or» et poursuite de l’austérité déjà commencée dans le gouvernement précédent) serait catastrophique en cela qu’il imposerait à la majorité de nos concitoyens des restrictions insupportables et qu’il les éloignerait encore plus de la politique. ■
Tout à fait d'accord concernant le poids de l'abstention, auquel il conviendrait d'ajouter celui des votes blancs ou nuls. Il serait peut-être bon de cesser de négliger cette dernière forme d'expression. Faire le déplacement et le geste d'exprimer par un vote blanc ou nul son suffrage n'est pas la même chose que rester chez soi.
RépondreSupprimerCela étant, le vote FN, depuis plusieurs élections déjà, a cessé d'être un vote de protestation. Il est un vote bien ancré et la violence des propos qu'il nous a été donné d'entendre et que nous pouvons encore entendre, même parfois autour de nous, marque un virage pour le moins, sinon un point de non retour.
Autre problème, pour l'électeur, cette impression que rien ne dément, de députés et un peu moins de députées, votant le petit doigt sur la couture du pantalon. Sans parler de ce vote qui a invalidé un référendum et, ce faisant, fait ressentir de façon cuisante à la population, une forme de mépris de son avis. Pourquoi voter alors ?
Alors oui à des solutions plus humaines. Oui à une réévaluation des priorités. Demeure ce questionnement : à quand des réponses du XXIè siècle, car il est bien possible que ce qui lasse l'électeur, c'est cette permanence dans des propositions de résolution de problèmes, qui s'ancrent dans un univers mental du XIXè siècle, à peine un début de XXè siècle qui ne parviennent pas à s'achever. Ce sont nos schémas de pensée qu'il faut radicalement changer pour qu'advienne véritablement l'esquisse d'un monde nouveau. Et sans doute nos représentants et les impétrants à quelque suffrage que ce soit, devraient-ils s'engager dans cette voie pour que le changement ait vraiment lieu demain.
SVP ne pas faire d'amalgame : tous les sympathisants de droite ne cautionnent pas ce mandat calamiteux, conséquence directe d'une gestion minable du nommé Sénateur-Maire et de sa cour...
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