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lundi 8 juillet 2013

Et pourtant elle tourne. Sous les pavés la peur

Mes chers Ami (e) s. Voilà. Nous sommes début juillet. Nous sommes seuls au monde, vous et moi. La dernière fois, nous étions entre la vie et la mort. Je vous rassure, nous le sommes toujours.






Cette semaine : la peur.
J'ai peur
Tu as peur
Il a peur 
Nous avons peur
Vous avez peur
Ils ont peur

Pour conjuguer l'expression « avoir peur » au présent de l'indicatif, pas besoin de l'aide du célèbre Bled, le Bled, la Bible du bon usage de la langue française, la Bible, le Coran, la Torah, qui s'adresse à tous ceux qui, au bureau, à l'école ou à la maison, ont besoin de trouver les bonnes réponses aux difficultés que pose la langue française.

La peur, ce compagnon de longue date
Avoir peur. Vous ne le savez peut-être pas, mais vous la ressentez certainement dans tous vos quotidiens, dans tous ces petits événements qui font votre vie de tous les jours, car, tout est fait dans ce monde pour que vous ayez peur. Et le plus incroyable, c'est que la plupart du temps, ça marche, ça fonctionne.

La crise : il faut en avoir peur.
Le chômage : il faut en avoir peur.
La retraite : il faut avoir peur de ne pas en avoir peur.

Peur partout. Peur pour tous
Les voisins : il faut en avoir peur. Surtout s'ils ont les cheveux courts, s'ils sont jeunes, et s'ils sont un peu trop bronzés. Mais l'actualité norvégienne, nantaise et étatsunienne (…) nous informe aussi que nous devons avoir peur des voisins qui ont les cheveux longs, peur des vieux, et peur des blancs, surtout des rouquins bien entendu car en plus ils portent malheur et ils ne sentent pas bons.

Le soleil : il faut en avoir peur. Le Finistère est le département de France où il y a le plus de mélanomes, c'est à dire de cancers de la peau. Hé oui ! Aussi étrange que cela puisse paraître, c'est le cas. C'est explicable mais je ne le ferais pas ici. J'ai trop peur de la digression. 

La pluie : vous avez vu les unes des actualités ces mauvais temps derniers ? Les orages, les inondations, les pluies diluviennes. Il faut avoir peur de la pluie. 

La route : vous savez le nombre de morts qu'il y a tous les jours sur les routes ? Et après ça vous n'avez pas peur de vous engager au volant de votre véhicule ?

Le sida, les ascenseurs, les chiens des voisins, les ondes du téléphone portable, la radio du dentiste, la marée haute entre la plage du Ris et le vieux port du Rosmeur, les boîtes de conserve et les biberons au bisphénol A, les plats surgelés, le yaourt périmé, le virus informatique, un vieux thermomètre au mercure dans le grenier, le vent qui souffle trop fort, la pluie qui mouille, le soleil qui chauffe, la mer qui noie, l'avion qui s'écrase, les Musulmans assoiffés de sang à nos portes, l'extrême-droite française aussi forte que dans les années 20. On mélange tout et nous voilà avec une bonne soupe de la peur, plein de peurs, six peurs, ce qu'on appelle une soupe à la six-trouille... Fallait oser...

Cet inventaire n'est bien entendu pas exhaustif et chacun d'entre nous pourrait rajouter les peurs de son enfance qu'on lui a transmises ou/et inculquées et qui ne disparaîtront jamais même pas après toute une vie sur le divan. 

Et puis aussi les peurs nouvelles qui naissent tous les jours. De la peur de ne pas être à la hauteur à celle de perdre sa jeunesse, voire sa vie, sans avoir réalisé ce pour quoi nous sommes nés et posés sur cette terre.

Pas de divine destinée
Je vous rassure : nous sommes sur cette terre… pour rien. Nous n'avons aucune mission. Cette existence que nous n'avons pas choisie n'a aucun sens. Il n'y a aucune vocation programmée pour nous à la naissance. La seule mission qui serait la nôtre je crois c'est d'avoir du plaisir, d'aimé et d'être aimé, et donc de ne pas avoir peur. C'est complètement tout. Mais c'est enseigné nulle part. Bien entendu lorsque je dis que notre mission c'est d'avoir du plaisir, c'est en entendant que çà fasse aussi du plaisir aux autres. Par exemple, nous aimerions bien parfois buter notre voisine, répandre auparavant ses organes dans les rues, lui lacérer le corps avec un cutter et pendant qu'elle hurle à blanc, parce que nous lui avons arraché la langue au préalable, lui verser du sel et du plomb fondu dans ses plaies béantes. Mais ça ne lui ferait pas trop plaisir, je crois, malgré sa propension toute douarneniste au masochisme communiste. 

Aimer, s'aimer, et être aimé. C'est tout. Il n'y a rien d'autres. Et pourtant c'est une des choses les moins communes aujourd'hui. Pourquoi ? Il y a des raisons psychologiques personnelles telles que la jalousie. Certains ont peur d'aimer parce qu'ils ont peur d'être abandonnés et peur de souffrir de l'atroce jalousie qui rend fou. C'est compliqué je sais, mais ça existe.

La peur, outil de conditionnement ou guide ?
Il y a des raisons sociales aussi, parce que nos gouvernants politiques, économiques, religieux et médiatiques gagnent leur oseille en nous faisant peur. Je vais vous le répéter trois fois : la société est fondée sur la peur, la société est fondée sur la peur, la société est fondée sur la peur.

La crise ? La crise c'est une chance, ça permet de faire le point et de ne pas recommencer les mêmes conneries qui nous conduisent droit dans les murs.

Le chômage ? Il n'y a rien de mieux que de faire ce qu'on aime faire, dire non aux activités salariées qui ne nous permettent pas de grandir en humanité, c'est à dire de ne pas travailler comme un esclave, pour des patrons ou des causes ou des idéologies qui n'en valent pas la peine. « Ah, mais je ne peux pas faire autrement, j'ai des enfants, trois prêts bancaires, une maison et une voiture neuve et un écran plasma. » Mais, mon ami, tu vas continuer à bosser toute ton existence pour passer à côté de ta vie et vivre à côté de tes pompes pour engraisser les banques. Aime et fais ce que tu veux. Et dépêche toi, tu peux crever demain. Voire ce soir. 

Peur de manquer ? C'est quoi cette connerie. Manquer de quoi ? Avec un minimum d'intelligence, l'homme du Néandertal ou de Cro-Magnon se débrouillait bien pour se nourrir, se loger, et faire vivre sa famille, malgré l'absence d'internet et de l'Iphone 5 S, et malgré la présence de quelques animaux sauvages un peu moins domestiques que les toutous à sa mèmère de l'Ecole des chiens de la rue des Plomarc'h, du type mammouths, ours, loups, et autres joyeusetés. 

Peur de ne pas avoir de retraite ? Ce qu'il y a de plus absurde. Depuis au moins ce La Fontaine qui encense la fourmi contre la cigale, il faudrait que nous amassions toute notre vie des châtaignes, comme des glands pour, enfin arrivés très péniblement à 60 ans, profiter de la vie. Mais comment une telle ineptie peut entrer dans la tête des gens. C'est aujourd'hui qu'il faut vivre. Pas demain. Encore moins à 70 ans. Je vous le dis une dernière fois : bien que le nombre d'années soient mathématiquement identiques, la vie entre 0 et 40 ans, ce n'est pas pareil que la vie entre 40 et 80 ans. Que celui qui a des oreilles entendent. 

Et qui profitent de toutes ces peurs qu'on nous distille et des dangers que l'on crée : les banques et les assurances et les gouvernants qui profitent de ces peurs. Assurances chômage, assurance obsèques, retraite complémentaire, prêts à taux variables, lois sur la sécurité, armes nucléaires, interdictions de ceci et interdictions de cela....

Et pour nous faire passer la bonne rasade de la soupe à la peur et aux interdictions de toutes sortes, hé bien on nous montre ici ou là ce qu'il y a de pire ailleurs et qui arriverait chez nous si nous n'y prenions garde, en Syrie, en Afghanistan, au Liban et à Plougastel-Daoulas.

La meute
Savez-vous pourquoi je n'aime pas beaucoup les groupes ? Tout simplement parce que les loups aiment bien hurler avec les loups et parce que ce sont les groupes qui créent les peurs pour asseoir leur identité. Parce qu'on peut faire gober n'importe quoi à une majorité démocratique. Parce que en groupes les hommes et les femmes se sentent plus forts, se sentent plus invincibles, se sentent gardiens de la seule vraie vérité véritable, et qu'ils deviennent, au mieux, des cons, des moutons qui bêlent, et au pire des extrémistes violents d'une idéologie régressive. 

Dans notre belle époque fondée sur les peurs à outrance, nos gouvernants, avec la complicité de ceux qui contrôlent l'information, ont réussi à créer un véritable peuple de peureux, de lâches, de couards, d'idiots, de demeurés. Aucun moyen n'est véritablement pris pour faire de chacun et de chacune, des individus qui pensent par eux-mêmes, des êtres libres, des destins personnels à construire. Tout est fait pour créer des troupeaux de moutons bêlants.  

Tiens. J'écoute distraitement la radio d'une oreille. Une annonce passe en boucle plusieurs fois par jour au sujet du Tour de France : « Ne courez pas à côté des coureurs, Restez sur le bas côté », « Tenez vos enfants par la main », « Ne touchez pas les coureurs »... 

Je vous souhaite de passer une belle semaine et de bien porter votre nom. 

Camille Rosmeur.

* Les intertitres sont de la rédaction. Cette chronique est  la transcription et l'adaptation écrite de celle diffusée sur la webradio penn sardine "Vos gueules les mouettes", le vendredi 5 juillet 2013.

2 commentaires:

  1. Actuellement la façon de gouverner se fait par la peur , en effet peur de perdre son travail (le m e d e f ) en joue pour éviter les revendications
    peur de perdre son appartement les bailleurs en jouent pour augmenter les loyers .
    Et notre gouvernement continue à jouer sur la peur , pour ne pas trop augmenter le s m i c , pour baisser le taux du livret A , pour éviter les manifs , pour se désengager de la sécu , pour faire baisser les pensions en somme il nous menace de faillite .
    Voilà comment on gouverne de nos jours

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  2. ce jour des algues vertes commencent a coloniser le fond du port rosmeur face a l'ancienne usine rouge ,
    je n'ai pas vu le ris

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