Conseil municipal. Les indignés

Ce conseil n'a pas été celui de la trêve des confiseurs. Pas de quartier avant noël ! Majorité et oppositions ont une nouvelle fois "ferraillé dur" sur la majorité des dossiers. 
 

En cause : un manque de visibilité et de discussions avant que ces dossiers n'arrivent en conseil. Celui des halles a une nouvelle fois été au cœur des échanges. Les oppositions ont fait part de leur désaccord sur le projet de future salle polyvalente à dominante spectacle. Pour elles, c'est un non-sens, sur tous les volets et arguments développés par le maire.

"On vous demande, monsieur le Maire, de reprendre le projet, de reprendre la concertation. L'avenir du centre-ville dépend des décisions que nous allons prendre ce soir", lancera William Boulic. A gauche, Elisabeth Hascoët pour Europe Ecologie – Les Verts désapprouvera à son tour le manque de concertation et de discussion, tant avec les commerçants que les habitants de Douarnenez.

Ni viable, ni réfléchi
Geneviève Fréour sera, comme elle l'avait été lors du précédent conseil, la plus percutante dans son intervention. "Vous n'auriez pas du représenter cette délibération si vous nous aviez écouté" plante-t-elle d'entrée. Passe ensuite l'examen du terme de "faisabilité". Le deuxième banderille sera donc pour l'étude de faisabilité, Elisabeth Hascoët qualifiera le document de pré étude, livré et présenté aux élus lors du précédent conseil, comme "fumeux".

"Ce projet n'est ni viable, ni réfléchi. Quelle est l'urgence ?", demande l'élue de la Gauche Alternative. Une urgence qu'elle oppose au "plaisir de prendre le temps de faire ses courses aux halles". Annick Le Goff pour le PS revient sur la concertation. "Ce projet est à présenter devant tous les Douarnenistes. Pourquoi ne pas organiser un référendum d'initiative populaire ?"

Monique Prévost prendra à son tour la parole, donnant lieu à un échange très virulent avec Philippe Paul. La séance sera suspendue pour cinq minutes. Il est 21 heures. (Lire ci-dessous) Dehors, à l'identique de la salle, l'ambiance est à l'orage et au refroidissement sous averses de grêle. 

Le vote passe à la reprise. Tangi Youinou ne manquera pas de faire remarquer que Dominique Tillier ne sort pas de la salle. "Ca suffit la procédure" gronde le sénateur-maire. 18 pour, 14 contre.

Thomas Rocher.

Monique Prévost. "Je suis venue faire le guignol"

Cette phrase, Monique Prévost la prononcera à propos de la commission d'appel d'offre et de l'absence des élus de la majorité dans le groupe de travail sur la commande publique réunie le 14 décembre. "Lors de la dernière commission, je trouve déplorable que nous soyons deux (Monique Prévost et René-François Quéau, ndr) à étudier les dossiers." Philippe Paul réplique : "comme me l'indique le directeur général des services (Yvon Cariou, ndr), s'ils ne sont pas là, c'est qu'ils ont eu l'occasion d'en parler ailleurs". "Je suis venue faire le guignol à ce rendez-vous !", lâche avec rancune la conseillère d'opposition.

Philippe Paul réplique d'un laconique "merci pour ces remarques très intéressantes" avant d'embrayer de façon musclée, toujours à l'adresse de Monique Prévost : "Ici, on n'est pas en salle de classe. Tu n'es pas la maîtresse, je ne suis pas l'élève. De toute façon, vous êtes là pour bloquer, c'est tout". Monique Prévost lui demande alors qui travaille sur le dossier des halles au sein de la majorité municipale. "C'est un sujet que je porte tout seul", lui répond le premier édile douarneniste. Tangi Youinou, alors que la tension est à son comble, demande une interruption de séance.

Le sénateur-maire rejette la demande, indiquant passer directement au vote. "Je pense que vous ne pouvez pas la refuser" lui renvoie l'élu PS. Flottement, le temps pour Philippe Paul de se tourner vers Yvon Cariou et ses services pour avoir la réponse. "Je vous laisse cinq minutes", et il rajoute sourire en coin, regardant William Boulic : "allez avec eux". La séance est suspendue.

A leur retour, les élus d'opposition de gauche lisent une courte motion qu'ils demandent à voir inscrite au procès-verbal du conseil municipal. "Les conseillers municipaux de gauche, élus au même titre que les autres, minoritaires ou majoritaires, expriment leur indignation face à l'attitude autoritaire et irrespectueuse du maire de Douarnenez."

TR.