Quand on a que l'amour…

"Quand on n'a que l'amour
A s'offrir en partage
Au jour du grand voyage
Qu'est notre grand amour […]"

Jacques Brel le chantait en 1956 et notre sénateur-maire, Philippe Paul a exhumé la chanson. Il l'a remise en musique dans les oreilles de François Vignal, journaliste du site public-senat.fr, pour exprimer sa déception à lire les chiffres d'un sondage commandé par le Cevipof sur le regard des français sur leurs politiques locaux.

Ainsi, dans l'article mis en ligne sur Public Sénat, tout de go, Philippe Paul s'emballe quant au ressenti que peuvent avoir ses concitoyens.

« Les élus s’en prennent plein la figure. Il faut trouver un bouc émissaire », regrette Philippe Paul, maire UMP de Douarnenez, en Bretagne. « On devient des politiques Kleenex. On fait pourtant des journées de 17-18 heures. Les gens ne se rendent pas compte. On ressent un peu d’écœurement parfois »

En signalant cette réaction dans ses colonnes le jeudi 3 février, la rédaction du Télégramme a visiblement tapé juste. Les discussions sur le sujet allant bon train ensuite.

Il faut lire la totalité des résultats du sondage pour se rendre compte combien les Français semblent en totale désillusion face au fonctionnement démocratique de leur pays.

 
Les + et les -
Cependant, comme tout verre à moitié vide pour le pessimiste, l'optimiste penchera pour la version à moitié plein. Et avant de répondre sur l'option "Caliméro", notre sénateur-maire aurait peut-être bien fait de lire le reste de l'étude pour ne pas ainsi se laisser abattre.

Au chapitre positif, il faut en effet relever deux choses. Les personnes interrogées estiment ainsi que voter reste le premier moyen d'exercer le plus d'influence sur les décisions politiques (à 56%). Rien n'est perdu. La démocratie semble avoir encore un peu d'avenir. Autre point de satisfaction : 58% des personnes interrogées disent éprouver de l'intérêt dans la politique. Alors, diantre ! Pourquoi se laisser abattre ainsi ?

Une chose est certaine à Douarnenez, je le répète souvent, la salle du conseil municipale mériterait d'accueillir un public plus nombreux. Ainsi, chaque concitoyen se rendrait compte que l'exercice d'un débat "démocratique et équilibré" n'est pas chose simple. Ce serait aussi l'occasion pour quelques élus, et non des moindres, de se reprendre en main quant à l'usage d'un vocabulaire fleuri ou d'expressions trop souvent déplacées, parfois blessantes. Enfin, nombreux seraient ceux qui se rendraient compte que démocratie n'est pas synonyme de dialogue et d'échange. Enfin, pas tout le temps.

C'est injuste, c'est vraiment trop injuste !

Mais, notre sénateur-maire a pris l'option de s'offusquer d'un pareil résultat et de se plaindre de son statut d'élu. 17 à 18h de boulot par jour… A peu près autant qu'une mère pour s'occuper de son (ses) enfant(s), une fois rentrée de sa journée de travail, par exemple. Rappelons-lui, au passage, que c'est bel et bien lui qui a décidé de cumuler deux mandats. "Qui trop embrasse, mal étreint" semble rester une expression d'actualité.


Vraiment, la vie est injuste, trop injuste.

Quand on n'a que l'amour…

Thomas Rocher