Depuis le vendredi 4 septembre, les jeux sont faits. Les 134 salariés d'Asteel Flash sont sur le carreau. La liquidation maintenant prononcée par le tribunal de commerce, Douarnenez va devoir à nouveau panser les plaies de personnes, laissées en rade sur le bord de la route. La faute à la crise ? Pas uniquement. Celle du syndicat CGT ? Peut-être, mais… pas seulement. La responsabilité du groupe Asteel, très fortement. Et nos élus, eux, qu'ont-ils fait ? Difficile de juger, en l'état. Alors que, contexte de crise aidant, les médias n'ont de cesse de nous abreuver d'informations oscillant entre crise durable, récession, reprise et autres rogatons ; les salariés d'Asteel à Douarnenez vont goûter au terme chômage et à toutes ses conséquences. On ne peut que leur souhaiter bon courage. D'autant plus difficile à avaler, en cette période de rentrée scolaire. Pourquoi le site ferme-t-il ? A n'en pas douter, il ne faut pas aller chercher plus loin que la notion de profit et de rentabilité, visée par la direction du groupe. Rien qu'en France, la suppression du site de Douarnenez représente une disparition de 10% des effectifs d'Asteel Flash dans le pays. Et sur son site web, Asteel Flash l'affirme : "En 2008, les revenus annuels d'Asteel Flash ont atteint les 600 millions de dollars et les revenus anticipés pour l'année en cours sont de 650 millions. La solidité financière de la société, notamment au niveau des liquidités, servira de tremplin pour sa croissance à long terme et ses politiques d'investissement. Nos priorités : Innovation - Flexibilité - Expertise" Voilà qui ne peut que laisser songeur face au drame douarneniste… La flexibilité, mise en exergue par Asteel Flash est bel et bien en marche. Au vu des chiffres, il reste cependant une question. Pourquoi une si mauvaise sortie de conflit à Douarnenez ? Pourquoi, même si Asteel Flash se sent l'envie de fermer son site breton, ne daigne-t-il pas offrir une sortie digne à ses salariés ? Ont-ils autant démérité que cela ? Sont-ils si fautifs ? Pourquoi cette ultime humiliation ? Je n'ai pas de réponse à formuler sur cette ultime question. Je n'étais pas sur place pour juger de la pertinence de l'action syndicale engagée. Il y a eu certainement crispation, friction et incompréhension. Ce qui n'explique pas tout. Malgré tout, la lecture de la presse laisse songeur sur le delta qui pouvait exister entre l'action syndicale et l'aspiration des salariés. Ni fautifs, ni rien d'autre. Asteel a simplement saisi l'opportunité d'une rentabilité accrue et d'un dialogue social mal négocié. Demain lundi, rendez-vous en Préfecture. Phillippe Paul n'est pas à Falmouth. Il y pourra y être. William Boulic, lui, est quelque part en Grande-Bretagne. Sera-t-il à l'heure, au rendez-vous ? C'est la moindre des choses à espérer, alors que c'est la Communauté de communes qui a en charge l'économie. Et même si son président peut déléguer. 134, ce sont 90 personnes de plus, face aux 44 annoncées, au démarrage du conflit. (Lire aussi, ci-contre) | Et la suite ? C'est le préfet qui semble avoir voulu réagir au plus vite : "Particulièrement attentif au devenir des 134 salariés, le préfet a immédiatement décidé de réunir les élus et les décideurs impliqués pour examiner au plus vite les solutions envisageables. Cette réunion se tiendra lundi 7 septembre en préfecture." Il semble qu'il existe à Douarnenez, sous la conduite de la Communauté de communes, présidée par William Boulic, une cellule de revitalisation pour la zone de Lannugat. Il va réellement falloir qu'elle s'active. L'édile de Douarnenez, le sénateur-maire Philippe Paul, va lui aussi pourvoir méditer ses propos. C'était en avril dernier, à l'issue de son déplacement en Chine (Lire ici). Dans le Télégramme, toujours, Philippe Paul nous disait : «Ensemble, nous avons envisagé un projet économique pour Douarnenez et l'affaire est en bonne voie» Filou, il va falloir aller le chercher, cet investisseur. C'est bel et bien le moment de prouver que ce n'était pas que des propos en l'air. |
Lannugat, morne plaine "Cela fait trente ans qu'on travaille ici […]. On est rentré à 17 ans, 20 ans. On a connu Matra, Nortel, Solectron, Asteel... À chaque changement de patron, on a perdu des choses. Le 13e mois, des primes... Mais au moins, on gardait notre salaire. Aujourd'hui, c'est fini. Je ne sais pas comment on va faire." Ce constat (Le Télégramme – 5/09/09) est cinglant. Une gifle, un cri de détresse. C'est la preuve qu'aussi "forte" que puisse être notre réglementation du travail, elle n'empêche pas de se retrouver abandonné, au bord de la route. Tout le monde partira maintenant avec le minimum légal. 1 mois de salaire pour 5 ans de travail. La belle affaire. Thomas Rocher | Abonnées absents J'ai cherché les réactions des élus de gauche à ce séisme social et… Ben, c'est Waterloo, morne plaine. Damned ! L'édition du dimanche, ce n'est pas forcément la plus lue, mais tout de même ! Hou, hou ? Y'a quelqu'un ? Le blog du PC est muet. Le site du PS douarneniste itou ! Les Verts en parleront. Dans l'agenda mis en ligne, hier samedi, c'est à l'ordre du jour, sans qu'il n'y ait une réaction. Je sais que c'est la rentrée des classes, mais tout de même. |
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dimanche 6 septembre 2009
Asteel – Beau gâchis
2 commentaires:
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RépondreSupprimerun commentaire pour avoir ete au coeur de ce conflit , le groupe asteel a toujours voulu rester a douarnenez .
le dialogue social a ete volontairement rompu par la cgt en janvier 2008 pour ne pas "entendre" la volonte du groupe sur le devenir du site .
certains de ses cadres ( de la cgt ) ont alors profite de l'opportunite du depart ..
mais le poids des anciens ( bien ancres au pcf ) ont abusé de leur position confortable pour berner les salaries..il suffit de regarder le blog du pcf pour comprendre qu'il ne suffit pas de "dire une chose" pour qu'elle soit vraie ( et les salaires roumains seront toujours inferieurs aux salaires francais.....
le ps les a bernes en leur faisant croire que leur lutte paierait ( Mr Le drian , MmmeLe Loch .... mais helas ils n'ont jamais ouvert le dialogue avec la direction ...)
bref, ce que n'avait pas reussi la cgt en 2002 , a ete reussi cette fois ...
a quel prix ,alors que 100 emplois etaient sauvables ..
pour ma part ayant suivi cette affaire asteel voulait décentraliser dans un premier temps l'entreprise a supprimé 44 emplois réaction normale des employés : grêve , après différentes tergiversations on a remis au travail le reste des employés qui espéraient garder leur emploie , je suis un ancien secrétaire de C E délégué du personnel d'une grosse boite de paris , nous avons subis la même chose , ce qui m'a permis de dire que toutes les personnes restantes subiraient le même sort ce qui n'a pas râté , au demeurant on ne peut taxé les responsables syndicaux d'irresponsabilité dans cette affaire je pense pour ma part qu'ils voulaient négocier les indemnités de départ les meilleures , il faut se dire qu'en ce moment la crise a bon dos , les entreprises font des bénéfices et licencient a tout va *elles restructure*
RépondreSupprimerle nombre de chômeurs explose le chiffre donnés officiellement ne tient pas compte des chômeurs radiés en fin de droit , les rmistes ,les arrivées sur le marché du travail et cela n'est tout de même pas de la faute des syndicats , en ville deux commerces fermés en 15 jours jusqu'où irons nous ainsi ??