Jeudi, en fin de journée, à l'appel du "Collectif pour la mémoire de Clément Méric", c'est une centaine de personnes qui se sont retrouvées sur le parvis de la mairie pour un moment de recueillement en sa mémoire, mercredi 12 juin.
Au nom du collectif, c'est Frédéric Pogent de Solidaires qui a pris la parole.
“Ce soir, nous sommes en deuil et en colère. En colère parce qu'un homme est mort.
Clément Méric, militant antifasciste, syndicaliste, a été battu à mort par des membres de l'extrême droite. Sa perte nous accable. Toutes nos pensées vont à sa famille, à ses proches et à ses camarades de lutte, de Brest à Paris.
Nous sommes en colère parce nous sommes persuadés que nombreux sont celles et ceux, militants antifascistes, victimes de l'homophobie, du racisme, qui auraient pu et peuvent encore en être les victimes.
Cet acte odieux est inséparable de la multiplication des agressions racistes ou homophobes de ces derniers mois.
Cet acte odieux est inséparable de cette légitimité nouvelle que l'extrême droite a conquis ces derniers temps dans les cortèges de la Manif pour tous.
Cet acte odieux est inséparable de l'installation d'un climat de haine entretenu par les discours politiques issus d'une partie de la droite institutionnelle.
Ce drame résonne comme un avertissement. Hier, un militant a été assassiné. Demain, les mêmes, s'ils se sentent plus forts, tourneront leur violence contre le monde du travail, ses militants syndicaux et politiques pour imposer leur loi.
Le Mouvement social doit trouver la force de barrer la route à l'extrême droite, à la violence réactionnaire, en réoccupant les terrains de luttes politique. Car face à une extrême droite qui a toujours défendu l'ordre établi et la loi du plus fort, la défense des droits sociaux est indissociable de la lutte contre les forces réactionnaires.
Pour toutes les forces démocratiques et progressistes réunies ce soir, pour toutes les organisations du mouvement social, pour les classes populaires et la jeunesse, la mort de Clément est un avertissement. Il nous appartient à toutes et à tous de réagir, ensemble, dans l'unité la plus large, partout pour dénoncer les responsables de ce crime et empêcher que de tels actes se reproduisent.
Dissoudre les groupuscules aux idées nauséabondes ne suffit pas. Il nous appartient à toutes et à tous de combattre au quotidien ces idéologies.”