Élection présidentielle. Simplement voter

Nous y sommes. Dimanche 22 avril. Les isoloirs sont installés dans les bureaux de vote. Comme d'habitude, présidents et assesseurs sont arrivés en avance, tout comme le personnel de la mairie. Le temps de se dire bonjour ; un salut citoyen de circonstance pour certains, plus amical pour d'autres, politique oblige.

Enveloppes, bulletins. 10 candidats, c'est une longue table. Les petits tas, de même hauteur, sont en place. Le temps d'un café pour quelques-uns, d'une cigarette pour d'autres, il est bientôt 8h. Un dernier contrôle : "le scrutin est ouvert", déclare le président de bureau.

Dehors, la météo est capricieuse. Comme à chaque fois, les premiers votants sont déjà là, qu'il fasse beau, qu'il pleuve. Qu'il fasse chaud ou froid.

Une longue journée

Par vagues successives, rythmée le matin par le passage à la boulangerie, la messe ou le sport, puis le repas dominical, les votes se poursuivront au détour des balades programmées l'après-midi. Bien sûr, il y aura en fin de journée les derniers. Ceux qui doutaient encore, ceux qui ne trouvaient plus leur carte de vote et ne savent toujours pas que leur carte d'identité est suffisante (et obligatoire !) et quelques autres dont la soirée avait traîné trop tard hier ou trop tôt ce matin.

18 heures. Heure fatidique. "Le scrutin est clos !". Les sacs poubelles se sont remplis au fil des heures, vidés régulièrement pour ne pas influencer le vote dans le secret de l'isoloir. Le moment est venu de réorganiser l'espace. Les tables de décompte sont en place. C'est un premier pic de tension. Le dépouillement est un moment grave. Il a fallu trouver les personnes qui voulaient bien venir ouvrir les enveloppes, compter, empiler les bulletins par petits tas. Compter, recompter, arbitrer les votes nuls. 

Dès la fermeture, les registres ont été épluchés. Là aussi pour connaître le nombre réel de votants ayant émargé. Le compteur des urnes n'est jamais fiable à 100%, faute de bien fonctionner ou de quelques ouvertures précipitées. Enregistrements et enveloppes sont signées. Le temps de rassembler le tout, il faut aller au bureau principal, le numéro 1 en mairie, où est regroupé l'ensemble des votes de la ville.

Un premier dénouement

Dans le hall, les personnes arrivent au fur et à mesure. Un grand écran y est installé. Les résultats des bureaux et le total global s'y affichent, plus ou moins rapidement. La tension est perceptible, les spectateurs nombreux. Et selon les convictions ou souhaits, les visages se font lumineux ou sombres, comme à chaque élection.

Sur la télévision installée dans le hall, les spectateurs surveillent aussi d'un œil ce qui s'y passe. Il n'y aura de toute façon pas d'indication avant 20h. D'autres regardent les sites internet sur leur portable, histoire d'essayer d'avoir le résultat avant tout le monde. Les représentants locaux des partis politiques appellent et scrutent les textos qu'ils reçoivent de leur fédération. Ils ont déjà une idée globale des résultats.

"Il est 20h, voici le visage des deux candidats qui s'affronteront au second tour", balance David Pujadas. L'heure est grave, le brouhaha se calme. Suivent cris et applaudissements, quelques sifflets aussi.

Et déjà, le "combat" pour le second tour commence. Les forces présentes en mairie dressent un premier état des lieux. Même si l'influence ne sera que minime, le résultat du jour aura des répercussions sur les scrutins à venir et les postures adoptées localement par la suite. 

Et d'ici ce soir, quoiqu'il arrive, votons ! Voter, c'est gagner le droit de pouvoir râler ensuite, si on devait le faire. 

Voter, c'est choisir d'être acteur et non spectateur.

Thomas Rocher.

Un sourire...
Un panneau officiel mercredi, quelque part près de Saint-Pol-de-Léon.

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DR- AD. via Facebook