Majorité municipale, le "rêve" brisé

« Lorsque vous possédez la supériorité à dix contre un, encerclez l'ennemi. A cinq contre un, attaquez-le. A deux contre un, divisez-le. Si vous êtes de force égale, vous pouvez engager le combat. » - Sun Tzu

8 jours après le départ d'incendie, dans quel état est le pompier ? Alors que la sécheresse nous guette, y aura-t-il assez d'eau pour éteindre le brasier ? C'est la question que se posent les observateurs de la vie municipale.

L'état du feu et sa progression, tout d'abord. Le moins que l'on puisse dire c'est que le feu est toujours ardent. Ce matin, que ce soit dans Le Télégramme ou Ouest-France, et déjà depuis l'issue du conseil sur le Sardines en folie, c'est une photo d'un panorama dévasté que nous offrent les 5 élus majoritaires dissidents dans leur courrier adressé au maire.

Peu de marges de manœuvre

Quel sera, à terme la marge de manœuvre du maire, qui au final, d'après le ressenti des élus, est tout aussi pompier que pyromane ? Ce qui en ressort, c'est que Philippe Paul, tel un coq dressé sur ses ergots, semble être en position d'attente, mais attente de quoi puisqu'aucune rencontre entre lui et ses élus n'est pour le moment programmée ?

Ensuite, il se pourrait bien que d'autres élus de la majorité choisissent de se rallier aux rebelles. Certains d'entre-eux ont déjà fait part, par le passé, de leur désaccord quant à l'animation et aux manières dont les discussions pouvaient être menées par le maire. Ils seraient potentiellement deux, voire trois.

Pas d'échanges, pas de discussions

Enfin, une discussion maintenant, certes, mais pourquoi pas avant ? De l'avis des mutins, la question doit aussi être posée. "Nous n'avons jamais eu de séminaire de travail en trois ans. La question a été posée lors de la réunion de rentrée de la majorité, elle n'a trouvé aucune réponse", certifiait jeudi l'un d'entre-eux aux Sardines en folie.

Alors ? Alors, c'est visiblement une discussion de sourds qu'entretient Philippe Paul avec certains de ses élus, et non des moindres dans l'organisation des délégations, au sein de son équipe. Un problème de qualité de travail ? Le même élu appuyait son raisonnement et affirmait toujours lors de notre entretien : "Le problème de la délibération qui est au démarrage de notre action est simple : quand les raisons sont motivées et expliquées, elles sont 'entendables'. Elles devraient aussi pouvoir être discutées, si nécessaires. Mais nous n'avons aucune discussion. Philippe Paul est le maître de la politique à l'ancienne : il veut, il fait et il n'y a rien à dire."

Et c'est vrai. Les sardines en folie vous ont, à plusieurs reprises en trois ans, alertés sur l'absence de discussion et d'écoute, notamment à l'encontre de l'opposition. Maintenant, c'est une certitude, cette vérité est tout aussi valable dans les rangs de la majorité, et certainement plus cruelle. 

Thomas Rocher