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mercredi 18 décembre 2013

Disparition. Michel Mazéas laisse Douarnenez "orpheline"

Photo : Centre hospitalier de Douarnenez
Michel Mazéas (1928/2013) avait deux mères. La première était ouvrière d'usine. Militante d'humanité au sein de ce milieu des conserveries de poissons qui a tant bouleversé Douarnenez. 


Cette figure tutélaire disparue, elle s'est incarnée pour lui en Douarnenez. Cette ville, il l'aimait comme sa mère. Avant d'être communiste, maire, militant, partisan de tel projet ou opposant farouche à un autre, Michel Mazéas était un fils. Et un fils qui aime, il a toutes les passions, il a toutes les outrances. Et on lui pardonne. Parce qu'il aime avant tout.

Douarnenez au cœur et dans le sang
Michel Mazéas était d'un sol. Douarnenez. Michel Mazéas était aussi d'un sang. Douarneniste. Il faut toute la folie des idéologies universalisantes et des femmes et des hommes d'aujourd'hui pour avoir voulu distinguer les deux. Michel Mazéas était d'une lignée de femmes et d'hommes qui avaient versé leur sang de marins et d'ouvrières pour ce sol, pour ce territoire, pour cette ville, pour son présent. 

Il n'était pas un réactionnaire. Pour autant il n'aimait pas les faiseurs de leçons qui à grands coups de slogans et d'adolescences mal assumées, venaient lui faire la leçon de Gauche sur son sol. Homme de Gauche, militant communiste, il était fidèle à des paroles et à des actes qui défendent les femmes et les hommes dans leur identité, leur dignité, leur avenir. En vérité. Pas par stratégie. On ne joue pas avec l'identité.

L'humain d'abord
Homme de conviction, homme de voix, homme de foi. Michel Mazéas a vécu une existence droite dans ses diversités. En ce sens il incarnait bien, lui le fils, l'esprit de cette ville-mère qui l'a vu naître, grandir et mourir. Nos discussions ne portaient pas sur les lignes des partis politiques et les slogans de ceux qui savent, mais sur la vanité des prétentieux et l'humilité des historiens qui cherchent sans jamais trouver. Mais qui cherchent quand même.

Michel Mazéas, parce que d'un sang et d'un sol, a cherché à vivre de manière juste, sans éclabousser, parmi ces femmes et ces hommes, sur ce bout de jardin que Voltaire nous demande de cultiver et dont Michel Le Nobletz étaient tombé amoureux. Il savait aussi qu'on ne récolte pas personnellement les fruits de ce qu'on sème mais qu'il faut s'en aller, pour en avoir le goût.

Michel Mazéas est mort, hier soir mardi, à l'hôpital de Douarnenez à l'âge de 85 ans.

Alain Le Doaré - Docteur en histoire.
* Le titre et les intertitres sont de la rédaction.

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