Crise/Conseil municipal. Je ne t'aime plus. Moi non plus.

Le public, en nombre et attentif, ce jeudi 9 juin.

Les anathèmes ont été enfilés comme des perles par la nouvelle majorité resserrée de Philippe Paul. En réplique, les mots doux des "excommuniés" n'ont pas manqué, au fil des destitutions. Le public est resté sage. Quelques "ah !" et "oh !" ont bien fusés par moment, et surtout en réplique aux propos de la majorité. Dans le couloir, alors que le maire termine d'énoncer la liste des nouveaux adjoints, fuse un fort et tonitruant "c'est une honte !". Tour d'horizon de quelques saillies et petites phrases, de part et d'autre. Acte II.

Yannick Bidan (à gauche sur la photo) et Françoise Menou

A peine la séquence de destitution entamée, c'est Yannick Bidan qui porte le fer, s'adressant à Philippe Paul, unique rapporteur : "Peux-tu nous préciser ce que nous votons et ce que doit être la réponse ?" Une question pas bête du tout. Le but du vote sera de répondre "pour" ou "contre"  le maintien des conseillers dans leur fonction d'adjoint. Les opérations sont lancées. William Boulic et les autres seront révoqués de leurs délégations.

C'est au tour de Françoise Menou (déléguée à l'action sociale). Rappelant en préambule à la majorité "jamais nous n'avons joué contre vous", elle insiste sur le fait qu'être "adjoint, ce n'est pas un mi-temps. Cela demande une grande disponibilité. A bon entendeur."

Place à André Guillemot (délégué au sport et au nautisme). "Je voudrai remercier l'équipe (des services municipaux. Ndr)" entame l'élu. Il indique poursuivre son propos par le bilan de sa délégation. Monique Prévost laisse alors filer "C'est toujours plus intéressant que le mandat de sénateur". Une fois fait, il revient sur la crise. "En t'interpelant, nous voulions jouer notre rôle de garde fou. […] Nous ne te demandions pas de connaître les dossiers au complet, mais tu ne connaissais ni le fond, ni l'enveloppe." Et de terminer sur un constat. "Nous sommes virés ? Dont acte. […] Les enjeux pour Douarnenez sont autrement plus importants que les petites phrases ici ce soir."
 

André Guillemot, pendant les votes, aux côtés de Raymond Le Bris, conseiller entrant et de
Nicolas Manson, nouvel adjoint délégué au sport, alors que Michel Balannec, lui aussi nouvel
adjoint délégué au patrimoine maritime et historique, mais aussi à l'Ile Tristan prend des notes.

René-François Quéau

René-François Quéau (délégué à l'environnement et au cadre de vie), sera celui qui fera sortir le premier magistrat de ses gonds. "J'ai connu des gens intéressants", notera l'élu qui aura exercé la délégation la plus courte. Mais, ce n'est pas sur son bilan qu'il s'attarde. S'adressant au sénateur-maire, il lance : "Méfie-toi des gens qui t'entourent", regardant plus fixement Yvon Cariou, directeur général des services et Olivier Lemoine, directeur de cabinet. "C'est inadmissible ce que tu as dit. Ce sont des professionnels. Je n'accepte pas.", réplique le premier magistrat qui conclu sur "Tu ne peux pas t'en prendre aux services."

Une page se tourne, le maire et sa nouvelle opposition se quitteront fâchés. La blessure est béante. Alors, comme pour soigner la plaie, vient le tour de l'élection des nouveaux délégués. Un nouveau tableau se dessine.

Thomas Rocher