Communiquer n'est jamais une chose facile. Nul n'est taillé d'emblée pour bien le faire. Philippe Paul ne l'est pas. La conférence de presse convoquée lundi en est l'exemple parfait … L'exemple de ce qu'il ne fallait pas faire. Explication de texte.
Qu'il s'agisse du Télégramme, sous la plume de Marie-Line Quéau ou de Ouest-France, sous celle de Marc Escudié, le constat après lecture des articles est le même, flagrant : loin de tout, il est difficile de colmater les brèches. Et sur place, une fois le mal fait, rien n'est gagné. Et pourtant, c'est devenu une spécialité de Philippe Paul, sénateur-maire de la ville que d'essayer. En vain.
Reprenons le scénario, dans l'ordre. Une fois de plus, Philippe Paul nous l'a joué : la Chine, c'est bien, la France, ça craint. Pire qu'une équipe de France en déroute, la municipalité communique sur la suppression de la découverte du breton, en l'absence du coach. On voudrait que ça provoque des remous que l'on ne ferait pas autrement. C'est bel est bien ce qui est advenu.
Un joyeux foutoir...
Le sénateur-maire en Chine, deux infos ont filtré. La suppression de la découverte de la langue bretonne dans les classes du primaire public ET le départ d'un fonctionnaire d'importance, en la personne de Patricia Semence, directrice générale adjointe et directrice des finances. N'en jetez plus, la cours est déjà pleine !
Pendant ce temps-là, sous le feu, la casserole de lait bouillait. La MJC était dans la ligne de mire des réductions de budget, voire du changement de gestion, donc de pilotage. Au feu ! Mais le pompier était loin, scrutant avec attention l'exposition universelle de Shanghai. Oui, en Chine, pour le moment, ils sont encore dociles.
De retour en France, comme un jour de sécheresse dans les Monts d'Arrée, Philippe Paul se rend compte qu'il y a… le feu. Forcément, à être absent quand la municipalité jette un pavé dans la mare, on doit se douter qu'il peut y avoir quelques flammes "débordantes". C'était le cas.
A peine débarqué à Roissy, et de retour à Quimper-Pluguffan, notre sénateur-maire n'a pu que constater l'ampleur des dégâts. Les écoles publiques sont vent-debout contre cette décision non-concertée de la suppression de la découverte de la langue bretonne. Et puis, mais il le savait avant de partir, une fonctionnaire (d'importance) était inscrite au tableau des portés disparus. Le départ d'Olivier Sourdet ne suffisait pas.
Par ailleurs, se tramait la fronde de l'association en charge de la MJC. Armelle Le Losq, sa présidente, dégainait un rétrécissement du budget alloué à l'association. Une diminution qui entrainait une impossibilité de faire ce qui était programmé. Fort de cela, notre sénateur-maire ne reculait pas devant l'adversité. Le conseil municipal de vendredi doit délibérer sur un avenant pour payer les salaires. La subvention est en hausse et pèse à elle-seule 40% du budget aux associations. "La balle est dans le camp de la MJC".
Un autre point venait ternir le retour de l'édile. En Chine, ils bossent pour pas cher. En France, ils bossent pour trop cher ? Quoiqu'il en soit, il alla sur le terrain, alors qu'au Leader-Price se jouaient deux licenciements. Deux caissières. Pétri de bonnes intentions, Philippe Paul, accompagné d'Erwan Le Floch, demandait alors au directeur d'attendre la fin de l'été pour les licencier. Punaise ! La parole publique, c'est réconfortant.
On nous aurait menti ?
Trois sujets, trois difficultés. Trois faux-pas, aussi. A être trop éloigné du terrain, on fait des bêtises. Philippe Paul, depuis son retour de Chine, n'a cessé de les étaler. Il vote, en tant que conseiller général, une convention sur l'apprentissage du breton, il veut la changer, en tant que maire. Ses fonctionnaires l'abandonnent. Il ne moufte pas, tel Raymond Domenech, impuissant, mais toujours chef. Il voudrait défendre l'emploi ? Il plaide pour un sursis.
Faut-il rajouter quelque chose à ce triste tableau ? Oui, allons-y. Ce n'est pas par cynisme. C'est un simple constat de nullité. A propos du financement de la MJC et des économies à faire, Marc Escudié nous rapporte dans Ouest-France, cette ultime saillie :
«Dans tous les domaines, il nous faut faire des efforts. Ce matin
(21 juin 2010), nous nous sommes aperçus qu'il fallait reprendre
entièrement le parc informatique de la mairie. Il y en a pour
400 000 € !».
Cette phrase, à elle seule, montre combien, parfois, le maire semble nous prendre pour des idiots. A moins qu'il n'y ait aucun pilote dans l'avion et que des "imbéciles" dans les services, j'ai réellement l'impression (souvent) qu'il nous prend pour des crétins. On ne découvre pas du jour au lendemain qu'un parc informatique est obsolète. Et à 600 € /pièce pour des machines de compétition, logiciels compris (sur la base de 1200 € de logiciels), ce sont 220 machines qui sont à renouveler. Mais que vient faire cette somme de fonctionnement, face à une subvention ?
Vendredi, le conseil municipal s'annonce d'ores et déjà agité. Il va falloir cesser de vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes… Certaines choses semblent ne pas aller bon train dans cette municipalité. De qui se moque-t-on en faisant de telles déclarations ? Le dossier du financement des écoles privées ne viendra qu'ajouter une touche de mécontentement supplémentaire. Et on nous parlera alors d'austérité ?
Sinon ? Sinon, le foot, c'est la déroute. Et alors ?
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