Les Douarnenistes ont eu une surprise samedi 13 février, en se rendant dans leur grande surface ou dans les épiceries du centre. L'alcool fort avait été mis sous clé. Réelle prévention ou coup d'éclat ?
La mesure n'avait que peu filtré. Pourtant, samedi matin, il fallait se rendre à l'évidence : les rayons alcools forts des magasins étaient tous sous film plastique. En certains lieux parfois, avec un gardien du temple à proximité.
Le "rôle social" de la grande distribution
Après la réunion de la commission de sécurité, en début de semaine, et alors que Jos Le Gall déclarait vouloir une fête calme (lire ici), l'initiative serait donc venue du directeur du Centre Leclerc de Tréboul, partenaire des Gras. Une manière de traduire, selon lui, le "rôle non seulement économique mais également social des distributeurs."
Passé le cap de l'étonnement, les Douarnenistes et autres clients habitués à faire leurs emplettes du week-end dans les magasins penn-sardin*, n'avaient plus qu'à prendre leur voiture et se rendre un peu plus loin, à Plogonnec, voire Quimper, au cas où, pour que l'apéritif familial puisse se dérouler comme il se doit en ce dimanche.
Ce samedi, alors que Den-Paolig trouvait sa place au fronton des halles, les conversations sur le sujet allaient bon train. Côté adultes, les avis étaient plus que partagés. Du "ils auraient pu nous prévenir" au "il faut qu'ils arrêtent de nous prendre pour des c…", on pouvait entendre aussi "ça ne change pas grand-chose. Le vin et bière ne sont pas interdits" (de vente en magasin, ndr).
A renfort de contrôles de gendarmerie aux entrées de ville, l'opération de déminage aura-t-elle fonctionné ? Il va falloir attendre le bilan de la soirée. Et pour les commerces, y aura-t-il eu un effet négatif ? C'est bizarre, les packs de bière se trouvaient en bonne position dans certains d'entre-eux. Parce que bon, hein, les affaires continuent.
L'effet surprise semble avoir quoiqu'il en soit, provoqué quelque chose. "Nous sommes dans le collimateur de la Préfecture, comme Brest et Quimper", me glissait hier William Boulic, sur la place des halles, alors que je lui demandais des explications sur les tenants et les aboutissants de la mesure. "En effet, il n'y a pas eu d'arrêté qu'il soit municipal ou préfectoral. Juste une initiative des commerçants." Et le premier adjoint continuait : "il faut absolument que la fête reste bon enfant. Sinon, elle disparaîtra."
Un réel problème de société
Au final, passé l'étonnement, cette mesure était-elle bonne ? Sans parler de teuf (parce qu'apparenté à la techno) et de binge drinking (dont il ne convient pas de masquer le vrai nom français, tout aussi parlant, à savoir biture express), mots en vogue dans la bouche de nos édiles actuellement, elle n'est pas forcément mauvaise. Elle a certainement pu éviter une surconsommation d'alcool à certains. Elle est aussi issue d'une initiative et non d'une décision.
Cependant, cette interpellation des esprits sur l'alcoolisation massive à l'occasion d'une fête, ne doit pas faire oublier que le problème persiste à se poser au quotidien, tous les autres jours de l'année. Les grandes surfaces doivent alors persister dans leur effort et … demander les cartes d'identité, chaque fois que nécessaire. On ne peut être vertueux un jour et peu regardant les autres. Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvage.
Enfin, parce qu'il s'agit d'un véritable "rite social" que le passage par la cuite, il faut aussi rappeler le nécessaire dialogue entre adultes et jeunes sur le sujet. Qu'il s'agisse des parents, des amis, nous avons tous un rôle, un moment ou l'autre, à jouer, dans les divers "passages" de la vie des plus jeunes. Il faut réellement cesser de les accabler, de les culpabiliser et véritablement les accompagner, les écouter, sur ce sujet et d'autres. Même si ce n'est pas simple.
Ce n'est que l'histoire d'une faille béante de nos vies en société, valable aujourd'hui comme hier, et dans le futur aussi. Un cycle permanent. Et longue vie aux Gras ! Ce moment reste une essentielle soupape de sécurité.
* Leclerc, Intermarché, Netto, Marché Plus, 8 à huit, Score, Lidl, Leader Price
La mesure n'avait que peu filtré. Pourtant, samedi matin, il fallait se rendre à l'évidence : les rayons alcools forts des magasins étaient tous sous film plastique. En certains lieux parfois, avec un gardien du temple à proximité.
Le "rôle social" de la grande distribution
Après la réunion de la commission de sécurité, en début de semaine, et alors que Jos Le Gall déclarait vouloir une fête calme (lire ici), l'initiative serait donc venue du directeur du Centre Leclerc de Tréboul, partenaire des Gras. Une manière de traduire, selon lui, le "rôle non seulement économique mais également social des distributeurs."
Passé le cap de l'étonnement, les Douarnenistes et autres clients habitués à faire leurs emplettes du week-end dans les magasins penn-sardin*, n'avaient plus qu'à prendre leur voiture et se rendre un peu plus loin, à Plogonnec, voire Quimper, au cas où, pour que l'apéritif familial puisse se dérouler comme il se doit en ce dimanche.
Ce samedi, alors que Den-Paolig trouvait sa place au fronton des halles, les conversations sur le sujet allaient bon train. Côté adultes, les avis étaient plus que partagés. Du "ils auraient pu nous prévenir" au "il faut qu'ils arrêtent de nous prendre pour des c…", on pouvait entendre aussi "ça ne change pas grand-chose. Le vin et bière ne sont pas interdits" (de vente en magasin, ndr).
A renfort de contrôles de gendarmerie aux entrées de ville, l'opération de déminage aura-t-elle fonctionné ? Il va falloir attendre le bilan de la soirée. Et pour les commerces, y aura-t-il eu un effet négatif ? C'est bizarre, les packs de bière se trouvaient en bonne position dans certains d'entre-eux. Parce que bon, hein, les affaires continuent.
L'effet surprise semble avoir quoiqu'il en soit, provoqué quelque chose. "Nous sommes dans le collimateur de la Préfecture, comme Brest et Quimper", me glissait hier William Boulic, sur la place des halles, alors que je lui demandais des explications sur les tenants et les aboutissants de la mesure. "En effet, il n'y a pas eu d'arrêté qu'il soit municipal ou préfectoral. Juste une initiative des commerçants." Et le premier adjoint continuait : "il faut absolument que la fête reste bon enfant. Sinon, elle disparaîtra."
Un réel problème de société
Au final, passé l'étonnement, cette mesure était-elle bonne ? Sans parler de teuf (parce qu'apparenté à la techno) et de binge drinking (dont il ne convient pas de masquer le vrai nom français, tout aussi parlant, à savoir biture express), mots en vogue dans la bouche de nos édiles actuellement, elle n'est pas forcément mauvaise. Elle a certainement pu éviter une surconsommation d'alcool à certains. Elle est aussi issue d'une initiative et non d'une décision.
Cependant, cette interpellation des esprits sur l'alcoolisation massive à l'occasion d'une fête, ne doit pas faire oublier que le problème persiste à se poser au quotidien, tous les autres jours de l'année. Les grandes surfaces doivent alors persister dans leur effort et … demander les cartes d'identité, chaque fois que nécessaire. On ne peut être vertueux un jour et peu regardant les autres. Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvage.
Enfin, parce qu'il s'agit d'un véritable "rite social" que le passage par la cuite, il faut aussi rappeler le nécessaire dialogue entre adultes et jeunes sur le sujet. Qu'il s'agisse des parents, des amis, nous avons tous un rôle, un moment ou l'autre, à jouer, dans les divers "passages" de la vie des plus jeunes. Il faut réellement cesser de les accabler, de les culpabiliser et véritablement les accompagner, les écouter, sur ce sujet et d'autres. Même si ce n'est pas simple.
Ce n'est que l'histoire d'une faille béante de nos vies en société, valable aujourd'hui comme hier, et dans le futur aussi. Un cycle permanent. Et longue vie aux Gras ! Ce moment reste une essentielle soupape de sécurité.
* Leclerc, Intermarché, Netto, Marché Plus, 8 à huit, Score, Lidl, Leader Price
Thomas Rocher
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