Crise municipale. "Rien" est aussi une information

« Ce qui vaut la peine d'être fait vaut la peine d'être bien fait. » - Nicolas Poussin

Nous voici donc sur le gué à attendre quelle sera l'issue de la crise ouverte municipale qui a démarré le 13 mai dernier, à l'occasion du dernier conseil. Et l'on se dit que  rencontres et discussions de vive voix ont eu lieu. Et là… rien, que dalle, que tchi, des nèfles !

René-François Quéau, l'un des cinq conseillers municipaux au démarrage de ce mouvement d'humeur en atteste : pas un contact cette semaine entre les mutins et le sénateur-maire Philippe Paul. "Il n'y a toujours eu aucune demande de rendez-vous de sa part, pas un coup de fil. Il semble qu'il déroule son agenda comme à son habitude, mais il ne cherche pas à nous rencontrer, mais voit ses amis", indique l'élu.

Un cran trop haut ?

Et pourtant, il s'en est passé des événements entre-temps. La réaction de Philippe Paul dans la presse face à l'incartade des élus les avait laissés coi. "Aller demander à Jean-François Copé de régler le problème des élus adhérents pour certains au parti est peut-être le point que nous avons le moins apprécié", précise René-François Quéau.

Il poursuit. "Nous avons demandé à Philippe Paul de nous donner copie de la lettre qui aurait été envoyée au secrétaire général de l'UMP. Nous l'attendons toujours. Reste à savoir si elle existe réellement… Et puis, même engagés dans une même formation politique, nous ne sommes pas obligés d'être d'accord sur tout. Nous pouvons au moins en discuter."

Le délégué à l'environnement et au cadre de vie concède que rien n'est forcément simple dans l'instant pour les élus. "Bien évidemment, pour les élus ayant une délégation, nous continuons à travailler dans nos secteurs, mais c'est moins simple. C'est d'autant moins simple que l'ambiance dans les services municipaux n'est pas au beau fixe. Cette période a ouvert le champ à une certaine grogne. Elle reste timide dans l'instant, mais il n'est pas impossible qu'elle se fasse plus forte et finisse par échapper."

Au courant des désaccords

Faudra-t-il attendre le prochain conseil municipal pour que le conflit trouve une issue ? "Je ne sais pas ce qu'il faut attendre. Lors du dernier conseil municipal, le maire était au courant de notre point de vue. Il n'a pas voulu l'entendre avant le conseil. Il nous a obligé à porter le débat un cran au-dessus. Mais, même à ce moment là, il n'a pas su nous comprendre et nous a accusés en public de jouer un autre jeu que lui. Il se trompait. Mais nous ne sommes que la partie visible de l'iceberg."

Alors, au final, pourquoi cette "fracture" ? "Lorsque la liste a été constituée pour les municipales, nous portions un même message, une même envie pour Douarnenez. Il n'en reste pas moins, qu'une fois en fonction, le panorama a changé petit à petit. Il n'était plus conseiller général, il deviendra cependant sénateur. Quant à la ville, il ne s'en préoccupe pas. Notre message, c'était avant tout pour remettre les problèmes en perspective, qu'il s'agisse du fonctionnement avec les élus, ou encore du traitement des dossiers. Maintenant, c'est le mur. Il en est au pied. Nous attendons."

La liste "Douarnenez, j'y tiens", en 2008.

Les exemples de désaccords ne manquent pas dans les dossiers que certains élus ont dans la ligne de mire. Citons au passage, parmi ceux qui sont revenus souvent dans les quelques discussions avec les élus frondeurs, à savoir la Route du Rhum et le bateau Poèmes Bleus, le camping du Bois D'isis ou encore la future salle polyvalente... Quoiqu'il arrive, il reste 3 ans à tenir.

 Thomas Rocher