Dans le rétroviseur

Tout à commencé le dimanche 9 mars 2008. En mairie de Douarnenez, l'écran fait défiler les résultats, qui ne tombent pas. La télé, sur France 3, donne les tendances.
Si le matin, nos élus de gauche avaient le sourire et demandaient à leurs amis et sympathisants de passer à l'hôtel de ville pour les résultats, il n'en n'est plus de même ce dimanche. Le retour des urnes se fait attendre. Les plus proches arrivent. Déjà, les mines de la majorité sortante sont défaites. On commence à comprendre que le match sera rude.
Douarnenez a vécu une campagne municipale formidable. Cela a été d'un vide intersidéral. Complètement atone. Sans voix, jusqu'au jour où, comme un éclair dans le ciel, l'affichette du journal Ouest-France en a laissé plus d'un pantois ! Elle annonce un rapport de la chambre régionale des comptes. Nous sommes le mercredi 27 février, et dans la page Douarnenez du quotidien, sous le titre :

"Les finances de la Ville passées au crible"

on peut y lire :

"Ouest-France publie des extraits du rapport d'observations définitives de la Chambre régionale des comptes, pour la période s'étalant de 2000 à 2005. Un rapport pas encore rendu public."

Ca sent le souffre !
Et, sulfureux, le ton donné à l'article, l'est en effet. "Y'a du scoop, coco !", a du proclamer ce jour-là le journaliste à son rédacteur en chef. Un scoop que le journaliste ne manque pas de justifier des le premier paragraphe de son papier :

"C'est une analyse indépendante et incontestable. La chambre régionale des comptes a bouclé son rapport d'observations sur la gestion de la Ville de Douarnenez, pour la période comprise entre 2000 et 2005. Mais, ce rapport est toujours retenu à Rennes, car la chambre régionale ne souhaite pas qu'il puisse servir d'argumentaire à l'un ou l'autre camp, en cette période électorale. Interrogée fin janvier, elle avait précisé que cette consigne était « appliquée partout, pour ne pas nuire aux gens en place »"

Le mal est fait. La campagne prend son dernier virage. Et sous prétexte d'un coup d'éclat, voici que le premier quotidien de France met les pieds dans le plat et vient enfoncer la municipalité sortante… La "blitz krieg" peut commencer. Bien sûr, ce n'est pas le seul élément qui a pesé dans les urnes, en ce dimanche 9 mars 2008. Mais c'est la partie visible de l'iceberg. Et déjà la voix de Céline Dion, chantant Titanic, résonnait aux oreilles de toute la gauche. Aïe !